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Perspectives 2017 de l’industrie pharmaceutique du Royaume-Uni

Dans cet article, nous visons à vous présenter un aperçu rapide et facilement assimilable des principales tendances et évolutions d’un secteur choisi des industries de transformation, dans l’une des régions que nous couvrons. Pour plus de renseignements sur les secteurs que nous couvrons, cliquer ici.

Dans l’incertitude économique qui pèse sur 2017, l’industrie pharmaceutique du Royaume-Uni démarre lentement

Tendances de l'industrie pharmaceutique au Royaume-Uni en 2017

Notre précédent article sur l’industrie pharmaceutique du R-U, publié début 2016, brossait un tableau positif pour l’année qui s’annonçait. Nous pouvons maintenant considérer rétrospectivement que l’horizon d’investissements en projets que nous avions prédit était correct dans ses grandes lignes : malgré l’incertitude, les turbulences politiques et économiques mondiales, les affaires suivaient dans une large mesure leur cours normal.

Bien que l’impact négatif attendu par suite de ces incertitudes ne se soit pas concrétisé, nous commençons cependant à constater l’incidence réelle des récents changements politiques sur le paysage des investissements pharmaceutiques de 2017.

Globalement, 2016 a été une année de forts niveaux d’investissements en capex, à la fois en termes de projets planifiés et de projets réalisés. En comparaison, les perspectives de 2017 sont plus mitigées. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas retrouvé début 2017 la dynamique de l’année précédente, et beaucoup d’importants investisseurs ont remis à plus tard leurs décisions.

La cause la plus citée de ce retard est l’incertitude politique et économique résultant de l’approche du retrait du R-U de l’Union européenne. La deuxième raison est l’élection de l’administration Trump aux États-Unis, qui a signalé une nouvelle phase politique ayant potentiellement un impact de grande portée et des répercussions importantes sur la stratégie des États-Unis. Le marché pharmaceutique mondial est notoirement susceptible à ces changements politiques et économiques, et le ralentissement des investissements reflète l’ambiance générale.

Chez Protel, nous constatons que de nombreux gros projets sont figés dans une phase précoce de planification ou de conception, dont nous avons signalé les grandes lignes depuis déjà pas mal de temps. Pour les fournisseurs, les opportunités existent encore et elles devraient se maintenir en 2017-18, bien que le moindre nombre de projets nouveaux qui apparaissent rendent ce marché encore plus concurrencé.

L’incertitude règne

Pour les sociétés pharmaceutiques britanniques, le Brexit entraîne un degré majeur d’incertitude au sujet des processus règlementaires, de la conformité avec la législation et des ressources humaines. L’Agence européenne du médicament est située à Londres, car le R-U est actuellement considéré comme leader mondial en matière de sciences, d’innovation et de solidité réglementaire. Les inquiétudes qui entourent le déplacement de cette organisation, ainsi que l’isolement croissant du R-U des processus réglementaires communs, se traduisent par l’indétermination de sa position future en tant que producteur mondial de produits pharmaceutiques.

Avec 90 dirigeants de cette industrie ayant soutenu le maintien du R-U dans l’UE, il suit par conséquent que beaucoup d’organisations laissent cette incertitude influencer les décisions d’investissement, ce que nous constatons dans les projets commençant leurs phases de développement.

Le tableau est mitigé, bien entendu, car certains considèrent que le retrait du R-U représente une opportunité pour les producteurs pharmaceutiques, permettant une plus grande liberté vis-à-vis de la réglementation, de la surveillance bureaucratique et de l’augmentation de compétitivité : seul l’avenir nous le dira. L’annonce faite par GlaxoSmithKline après le Brexit d’un investissement en capital de 275 millions de livres au R-U (que nous avions longtemps auparavant signalé sur notre moteur de projets, MyProtel) est la marque indubitable de l’engagement d’un acteur majeur envers le R-U comme centre mondial de production pharmaceutique (d’autres étant Novo-Nordisk et Alnylam).

Il est possible que la production pharmaceutique (particulièrement en vrac) quitte le R-U en fonction de la situation monétaire, avec une nouvelle tendance vers des investissements en R&D. Citons par exemple Novo-Nordisk qui annonce 115 millions de livres d’investissements dans un centre de recherche sur le diabète à Headington, et qui prévoit de produire en Scandinavie. Cette tendance a commencé à se dessiner en 2016 et elle pourrait représenter un domaine de croissance en 2017 et au-delà.

Activité des sociétés d’ingénierie

Pour les sociétés d’ingénierie de moyenne et grande taille du secteur pharmaceutique britannique, 2016 a été une bonne année. Jacobs, Bouygues & Boulting ont toutes réalisé un bon exercice, que ce soit dans leurs activités de conception ou d’installation. Les sociétés de taille moyenne, comme Merit-Merrell, WH Partnership, Austin Partnership ont également connu une année 2016 positive.

Fluor fait son entrée dans le marché pharmaceutique britannique. Morgan Sindall Professional augmente activement son activité pharmaceutique dans le pays, principalement par de gros projets au sein d’institutions. SPIE a acquis Environmental Engineering et cela inclut aussi MSS Clean Technology.

Globalement, alors que nous traversons 2017, les activités des sociétés d’ingénierie se concentrent sur les phases d’installation de programmes de projets, plutôt que sur les phases préliminaires de nouveaux investissements.

Fusions et acquisitions

En ce qui concerne les activités de fusion et d’acquisition, 2017 semble pour le moment relativement calme. Au cours de l’année dernière, d’importants développements ont eu lieu par la passation d’accords majeurs au sein du secteur pharmaceutique.

La contraction de ces activités de fusion et d’acquisition est illustrée par exemple par Teva, dont l’acquisition des activités génériques d’Actavis a été complétée au milieu de 2016. Depuis, suite à une décision antitrust, Teva a été forcée de vendre une partie de cette unité à Intas. En outre, l’offre d’acquisition d’Allergan par Pfizer (qui aurait été l’une des plus importantes du secteur pharmaceutique du R-U) a par la suite été bloquée en raison de la législation fiscale de « tax inversion », qui vise les changements de domicile fiscal d’entreprises au profit d’un pays à plus faible taux d’imposition.

Strides Shasun a également approuvé la cession de ses activités britanniques basées près de Newcastle dans le cadre d’un rachat par la direction, la nouvelle entité s’appelant désormais Sterling Pharma Solutions.

Tendances majeures

Comme mentionné précédemment, nous anticipons que les investissements de R&D continueront en 2017. Nous sommes conscients de plusieurs gros projets universitaires dans l’ensemble de l’Angleterre (Nottingham, Deeside) et du Pays de Galles. D’autres investissements significatifs sont destinés à des installations de fabrication de pointe.

Une tendance qui s’était dessinée en 2016 se poursuit : celle d’investissements dans les parcs scientifiques, par exemple les Manchester Science Parks, Northumbria Science Park, Discovery Park dans le Kent, Cambridge Science Park et Thornton Science Park. Ils sont toujours d’actualité, et nous suivons actuellement de multiples programmes dans notre base de données de projets.

Principaux investisseurs

Au cours de l’année 2016, nous avons suivi plus de 300 projets. Voici quelques-uns des principaux investisseurs en capitaux nouveaux ou existants :

AstraZeneca – À Cambridge, un investissement initialement prévu à 500 millions de livres, maintenant estimé à 1 milliard de livres. À Macclesfield, environ 150 millions de livres, et des développements supplémentaires sur le campus biomédical de Cambridge pour 35 millions de livres.

GSK – À Montrose (80 millions de livres), Barnard Castle (100 millions de livres), Ulverston (investissement en attente, dont une installation de production biopharmaceutique de 163 millions de livres. A annoncé, après le Brexit, un investissement sur plusieurs sites

Cambridge Biomedical Campus – (Addenbrookes) – Investissement signalé de 300 millions de livres

 Conclusion

Les perspectives sont légèrement moins positives qu’au début de 2016. Ce n’est que maintenant que les turbulences politiques et économiques transparaissent comme facteur de ralentissement des investissements en capital dans le marché pharmaceutique britannique. Il y a toutefois encore une quantité importante de projets actifs dans ce secteur (comme le prouve notre couverture du marché), avec un potentiel significatif pour les fournisseurs.

Des projets sont initialisés mais nous constatons cette année que leur approbation finale est plus souvent retardée. À haut niveau, les phases préliminaires prennent du temps à être définies, avec moins de discussions concernant des programmes et demandes spéculatifs. Il est également probable que la tendance à reporter ou réviser les plus gros projets continue.

Globalement pour le marché pharmaceutique du R-U, les perspectives sont optimistes malgré le contexte mondial difficile.

Couverture des Bulletins de projets du secteur pharmaceutique – Royaume-Uni

Chez Protel, nous suivons actuellement 252 projets pharmaceutiques actifs totalisant une valeur potentielle d’investissement légèrement supérieure à 5,4 milliards de livres au Royaume-Uni.

Pour obtenir des informations sur des projets spécifiques ou acquérir plus d’indications sur ce secteur, y compris les coordonnées des contacts dont vous avez besoin pour lancer votre processus de vente au bon moment, prenez contact avec notre équipe.

Article publié dans la rubrique Analyse le February 15, 2017